JEUDI 11 AVRIL
LES MININSTÈRES DE L'ART
1988, 56 min
Réa., scénario Philippe Garrel
Les Ministères de l’art, film à la mémoire de son ami Jean Eustache et destiné à la télévision constitue une courte pause dans sa période narrative. Garrel défriche le travail, les interrogations, les moyens d’expression des auteurs. Eustache, Doillon, Akerman, tous se prêtent au jeu organisé par le cinéaste, rassembleur et père de famille.
«J’ai revu l’autre jour Les Ministères de l’art (1988) de Garrel. Eustache raconte comment Godard lui a donné de la pellicule pour tourner Le Père Noël a les yeux bleus, les factures qu’il a payé pour finir le film. La pellicule, c’était des chutes de Masculin Féminin. Garrel, qui se trouve vraiment à mi-chemin entre le cinéma d’hier et celui d’aujourd’hui, est un magnifique documentariste. » N.Klotz, lowlifefilm.com, avril 201
SUIVIE DE LE JEUNE CINÉMA : GODARD ET SES ÉMULES
SÉANCES : LU 08/04 - 19H | JE 11/04 - 15H
LE JEUNE CINÉMA : GODARD ET SES ÉMULES
1967, 44 min
Réal. Philippe Garrel
Jean-Luc Godard a ouvert au cinéma une voie que de nombreux jeunes suivent en réalisant, selon son exemple, des films libres et peu coûteux. De jeunes cinéastes parlent de lui, de son influence, de leurs problèmes: où s’arrête l’industrie, où commence l’expression? Le tout agrémenté d’extraits de films. Jean Eustache revient sur ses débuts cinématographiques et notamment sur Le Père Noël a les yeux bleus qu’il réalisa à partir de pellicules offertes par Jean-Luc Godard.
«Moi, ça me convient assez de me définir comme le disciple de Godard. C’est mon maître. Il arrive à faire des choses auxquelles je ne suis jamais arrivé.» P. Garrel
SÉANCES : LU 08/04 - 19H | JE 11/04 - 15H
SUSANA LA PERVERSE
1950, Mexique, VOSTF, 82 min
Réal. Luis Buñuel | Avec Rosita Quintana, Victor Manuel Mendoza,
Fernando Soler, Maria Gentil Arcos
Susanne est l’histoire d’une jeune fille perverse (selon le titre français qui étonnait Buñuel) échappée d’une maison de correction, dont le désir épuise physiquement le milieu dans lequel elle tombe, par les desseins de la divine providence, ou par la grâce du hasard (ou encore: par la magie diabolique du désir). Absolue modernité d’un cinéaste à part, le plus libre et le plus joyeux, le plus distant des cinéastes de la cruauté.
SÉANCES : SA 06/04 - 19H | JE 11/04 - 15H30
ELLE A PASSÉ TANT D'HEURES SOUS LES SUNLIGHTS
1984, 130 min
Réal., scénario Philippe Garrel | Adaptation Brigitte Sy
Avec Mireille Perrier, Jacques Bonnaffé, Anne Wiazemsky,
Lou Castel | Film dédié à Jean Eustache
On propose à un jeune metteur en scène, malheureux en amour, de monter Blanche-Neige de Charles Perrault à la Comédie-Francaise…
«C’est l’histoire d’un tournage que joueront Mireille Perrier, Lou Castel, et Anne Wiazemsky et Jacques Bonnaffé… et j’essaierai, entre ces deux couples – l’un appartenant à la réalité, ça sera Lou et Mireille, et l’autre à l’imaginaire, ça sera Anne et Bonnaffé – de montrer le point d’interférence qu’il y a entre la réalité, les moments de dèche et de misère d’un cinéaste, et son film où il injectera des bribes, comme ça, de sa réalité, mais dans un contexte imaginaire et sentimental, avec une attitude émotive propre à l’art (avec de la musique, sur les dialogues de Jacques Bonnaffé et d’Anne).» P. Garrel, dossier de presse du film
SÉANCES : JE 11/04 - 16H45 | DI 14/04 - 21H
LA NUIT DU CHASSEUR
1955, USA, 93 min, VOSTF
Réal. Charles Laughton | Avec Robert Mitchum, Shelley Winters,
Lillian Gish, James Gleason, Evelyn Varden
Deux enfants abandonnés à eux-mêmes sont pourchassés sans pitié par un pasteur psychopathe. La Nuit du chasseur, seul et unique film de Charles Laughton, est aujourd’hui érigé au statut de film culte malgré son terrible échec lors de sa sortie en 1955. Connu pour sa mise en scène expressionniste d’une rare intensité mais aussi et surtout pour son audacieuse cruauté, cette œuvre, digne d’Antonin Artaud, est régulièrement citée comme l’un des sommets du cinéma hollywoodien.
SÉANCES : SA 06/04 - 21H | MA 09/04 - 17H | JE 11/04 - 17H
PHILIPPE GARREL À DIGNE, (PREMIER VOYAGE)
1975, 103 min
Réal. Gérard Courant | Collection Carnets filmés
Cet essai cinématographique est la captation de deux débats publics que le cinéaste Philippe Garrel a eu le 2 mai 1975 avec les spectateurs des rencontres cinématographiques. “Pour un autre cinéma”, à Digne dans les Alpes du Sud, à l’occasion de la présentation de cinq films: Le Révélateur, Le Lit de la Vierge, La Cicatrice intérieure, Les Hautes Solitudes et Un ange passe. Philippe Garrel répond aux questions des spectateurs et parle longuement de son travail avec ses comédiens.
SÉANCES : LU 08/04 - 15H30 | JE 11/04 - 19H
ARTAUD ET LES TARAHUMARAS
1996, 52 min
Réal. Raymonde Carasco
Par le biais de ces images de corps en mouvement regardés comme une corporalité ritualisé, à travers ces paysages chargés de symboles, soulignés par la voix du comédien qui interprète et fait vivre sur scène Antonin Artaud, la réalisatrice cherche non seulement à représenter ce peuple, mais aussi à rendre hommage à Artaud, en s’essayant à faire passer les émotions qui se dégagent de l’expérience intense, violente et bouleversante de cette manière de concevoir la mise en scène.
PRÉCÉDÉ DE LES MAÎTRES FOUS
SÉANCES : SA 06/04 - 17H | JE 11/04 - 19H
LES MAÎTRES-FOUS
1955, 36 min
Réal. Jean Rouch
Les Maîtres-Fous a fait scandale au point que, pour une fois d’accord, ethnographes conservateurs et jeunes cinéastes africains contestataires souhaitèrent qu’on le brûlât. Des critiques au tempérament plus esthète ont parlé de “cinéma de la cruauté”, en référence à Antonin Artaud, et le film, qui a obtenu le Grand Prix des courts métrages au Festival de Venise de 1957, inspira des artistes aussi divers que Jean Genêt (Les Nègres) et Peter Brook (Marat-Sade).
SÉANCES : SA 06/04 - 17H | JE 11/04 - 19H
LA PASSION DE JEANNE D'ARC
1928, 110 min
Réal. Carl Theodor Dreyer | avec Renée Falconetti,
Antonin Artaud
Carl Theodor Dreyer retrace les derniers moments de la vie de Jeanne d’Arc en mettant en scène le procès qui opposa la Pucelle d’Orléans à ses juges le 14 février 1431. Porté par l’interprétation de Renée Falconetti, le film est empreint d’un ascétisme mystique qui frappa les esprits. L’extraordinaire usage des gros plans constitue la singularité stylistique de ce chef-d’œuvre du cinéma muet des années vingt. Artaud interprète ici le moine Massieu chargé de faire abjurer Jeanne d’Arc lors de son procès. S’opposant aux juges, il compose un personnage de révolté qui assiste la pucelle dans ses derniers moments. Les gros plans alternés de Renée Falconetti et d’Artaud lors de la scène de bûcher sont parmi les moments les plus poignants de cet immense film.
SÉANCE : JE 11/04 - 21H
LIBERTÉ LA NUIT
1983, 80 min
Réal. Philippe Garrel | Scénario Philippe Garrel, Bernard Lambert
Avec Maurice Garrel, Christine Boisson, Laszlo Szabo,
Emmanuelle Riva, Brigitte Sy
Un homme pris dans la tourmente des évènements d’Algérie connaît un bonheur nouveau mais fugace avec une jeune Algérienne…
«On pense bien sûr à Cocteau dans ce travail de la mort comme constitutif du film, mais si l’on y pense, c’est avant tout dans cette traque du hasard ou de l’imprévu technique et de sa conséquence poétique : plus que des plans, faire des prises qui volent l’instant saisi comme un accident, et le suscitent. Quel plus beau moment, alors, que celui où les draps claquant dans le vent découvrent et cachent alternativement l’homme et la femme blottis l’un contre l’autre dans leur douleur? C’est le mouvement de l’obturateur, mais d’abord cette chasse au hasard – l’imprévisible apparition ou disparition des acteurs – à l’intérieur d’un dispositif donné; c’est la beauté comme aventure.» M. Chevrie, Cahiers du cinéma, été 1984
PRÉCÉDÉ DE LES ENFANTS DÉSACORDÉS
SÉANCES : VE 05/04 - 12H | DI 07/04 - 17H | JE 11/04 - 21H
LES ENFANTS DÉSARCCORDÉS
1964, 15 min
Réal., scénario Philippe Garrel | Avec Christiane Pérez,
Pascal Roy, Maurice Garrel
Deux adolescents en marge de la société et en rupture avec leur famille font une fugue. Leurs parents sont interviewés, alors que les enfants sont filmés dans leur désœuvrement à la campagne.
«Quand je vois ca maintenant, je trouve que c’est exactement ce qui est en train d’arriver à notre génération: le fait que nous soyons complètement déphasés par rapport au cycle de la consommation, que nous ayons envie de tout brusquer. De cela, je ne me rendais absolument pas compte à l’époque.»
P. Garrel, Cahiers du cinéma, 1968
SÉANCES : ME 03/04 - 20H | JE 11/04 - 21H