MERCREDI 10 AVRIL

LA BOÎTE À MALICE

1993-95-99, Japon, 38 min, VF
Réal. Koji Yamamura | À partir de 3 ans

Quand on ouvre cette boîte à malice, on trouve des oiseaux espiègles, un petit chien et ses amis musiciens ou encore un crocodile hirsute qui a mal aux dents. Ces héros drôles, fantasques et poétiques sont nés de l’imagination de Koji Yamamura qui réalise ses films d’animation depuis l’âge de 13 ans! Né au Japon, ce réalisateur, auteur, scénariste et illustrateur de livres a fondé son propre studio : Yamamura Animation Inc. Il peut alors exploiter, en toute indépendance, la richesse de son imagination dans ses films courts, provoquer surprise et curiosité tant pour les jeunes spectateurs que pour les adultes.m était en dehors du radar, complètement incompréhensible pour ce pays-là et à ce moment-là.
SÉANCES : ME 03/04 - 15H | ME 10/04 - 14H15

LA BELLE ET LA BÊTE

1945, France, 96 min
Réal. Jean Cocteau | Avec Josette Day, Jean Marais
À partir de 6 ans

Il était une fois un marchand ruiné qui vivait avec ses trois filles, les orgueilleuses Félicie et Adélaïde ainsi que la bonne et douce Belle. Son fils Ludovic, un chenapan, avait pour ami Avenant, amoureux de Belle. Un soir, le marchand se perd dans la forêt et vole, pour l’offrir à Belle, une des roses du domaine de la Bête. Surpris, la Bête, lui explique qu’il aura la vie sauve à condition qu’une de ses filles consente à mourir à sa place. Pour sauver son père, Belle se rend chez la Bête…
Jean Cocteau réalise en pleine guerre et quasi au péril de sa vie, un des films les plus poétiques, merveilleux, libres et inventifs du cinéma de l’époque. Ce chef-d’oeuvre nous transporte dans un univers merveilleux, proche du surréalisme, où la poésie et la beauté dépassent les règles classiques de la mise en scène cinématographique.
SÉANCES : SA 06/04 - 15H | ME 10/04 - 14H15

LA DISCRÈTE

1990, 95 min
Réal. Christian Vincent | Avec Fabrice Luchini, Judith Henry,
Maurice Garrel

Vexé d’avoir été plaqué par sa petite amie, Antoine, écrivain en panne d’écriture, éprouve le besoin de se venger de la gent féminine. Son éditeur lui propose alors une expérience assez perverse : séduire une jeune femme... Ce petit jeu d’esprit élégant et purement jubilatoire sur la manipulation des sentiments a révélé, en 1990, le cinéaste Christian Vincent. Maurice Garrel, en Marquise de Merteuil moderne, donne à son rôle de libraire, une dimension exceptionnelle : «Vous n’êtes pas l’écrivain, mais l’initiateur. Celui qui tire les fils. Le marionnettiste cruel. Le commanditaire metteur en scène.» Jacques Morice
SÉANCES : VE 05/04 - 19H | ME 10/04 - 15H15

LE RÉVÉLATEUR

1968, 60 min
Réal., scénario Philippe Garrel | Avec Bernadette Lafont,

Laurent Terzieff, Stanislas Robiolle

«Le Révélateur est un film muet. Un couple et son enfant fuient devant une menace informe et pourtant indicible. Un film sans rires et sans murmures. Dans un paysage de désolation, d’humidité et d’humiliation, on voyait l’être le plus faible se révolter: l’enfant.» Bernadette Lafont
«Entre le retour aux origines et la plongée au-delà de l’infini, il y a comme point commun ce paradoxe, que trop peu de cinéastes ont compris : ce n’est pas forcément en réalisant des films discursifs, mais hypnotiques, que l’on parvient à donner corps aux grandes œuvres métaphysiques et historiques.» S. Delorme, Cahiers du cinéma, fév. 2002
PRÉCÉDÉ DE PHILIPPE GARREL, ARTISTE
SÉANCES : VE 05/04 - 21H | ME 10/04 - 17H

PHILIPPE GARREL, ARTISTE

1998, 47 min
Réal. Françoise Etchegaray | Collection Cinéastes de notre temps

«Pas une phrase de commentaire, et alors tout prend la simplicité de l’évidence. Car c’est de l’évidence que parle Garrel, bien loin des explications alambiquées dont on accompagne souvent son oeuvre. L’évidence de l’émotion, celle de la vie et tout d’abord de son art. Par la caméra de Françoise Etchegaray, en trois quarts d’heure, Philippe Garrel, sans aucune pose ni prétention, nous dit simplement ce qu’est l’exigence morale, la ténacité et le métier d’un artiste honnête, une espèce pas si fréquente.» Gilles de Staal, L’Humanité, 3 mars 1999
SÉANCES : MA 09/04 - 17H30 | ME 10/04 - 17H

JEAN-LUC PERSÉCUTÉ

Suisse, 1966, 94 min
Réal. Claude Goretta | Scénario Claude Goretta et Goerges Haldas, d’après C. F. Ramuz

Avec Maurice Garrel, Françoise Meiniger, André Cellieri

Réalisé dans la région d’Evolène, Jean-Luc persécuté adapté d’un texe de Charles-Ferdinand Ramuz se concentre sur le personnage de Jean-Luc, paysan trompé par sa femme, sur qui le sort semble s’acharner et qui sombre peu à peu dans la folie. Le réalisateurprend son temps, filme longuement les paysages changeants au rythme des saisons et du récit. Dans le rôle-titre, l’excellent Maurice Garrel investit son personnage avec un talent et une intelligence rares, incarnant avec justesse Jean-Luc, dans ses silences butés, sa solitude et sa souffrance.
SÉANCES : VE 05/04 - 17H | ME 10/04 - 17H

LE PASSAGER

2006, 85 min
Réal. Éric Caravaca | Avec Éric Caravaca, Julie Depardieu,

Vincent Rottiers, Maurice Bénichou, Maurice Garrel

Un homme apprend la mort de son frère, part pour la région de Marseille reconnaître le corps, récupère les affaires du défunt et, au lieu de retourner chez lui à Paris, reste sur place pour recomposer les morceaux épars d’une fraternité disparue. Un deuil, une fraternité qui s’avorte, des paysages d’enfance revisités et une petite poignée de personnages simples et forts qui ont tous une fraction de “vérité” à révéler sans pour autant qu’aucun ne soit capable de formuler une introuvable vérité générale et valable pour tous.
SÉANCES : DI 07/04 - 19H30 | ME 10/04 - 19H

NICO ICON

1995, 67 min, VOSTF
Réal. et scénario Susanne Ofteringer | Avec Nico, John Cale,

Jonas Mekas

«J’aimerais un jour qu’il y ait à mon sujet un roman, il viendrait de l’imagination et ainsi expliquerait mon esprit, non ma vie. Mon esprit et ma vie sont deux choses différentes. Mon esprit s’appelle Christa. Ma vie est Nico. Christa a fait Nico, et maintenant elle est lasse de Nico, parce que Nico est lasse d’elle-même. Nico est allée au sommet de la vie et au fond. [...] Pour éviter ces lieux de malheur, mieux vaut être nulle part, et dériver.»

Si elle n’a pas encore suscité le roman de ses souhaits, la vie magnétique de Nico, la Garbo du punk, l’égérie du Velvet Underground, l’icône pop du Chelsea Hotel, aura au moins déclenché deux films. Le premier, le plus beau, date de son vivant, il est signé de son ex compagnon Philippe Garrel : c’est le dramatique, hanté et prophétique Elle a passé tant d’heures sous les sunlights, à l’instar des cinq films hiératiques qu’il tourna avec Nico. Reste alors le documentaire Nico Icon : ce portrait post mortem (Nico a surpris tout le monde en mourant des suites d’une chute de vélo, à Ibiza, en juillet 1988) connaît depuis sa sortie, en 1996, son petit succès. Susanne Ofteringer n’a pas son pareil pour retrouver des images d’archives d’une exceptionnelle rareté : le clip d’un premier single écrit par Bob Dylan, des plans du court métrage Evening of Light, tourné en 1968, avec Nico et Iggy Pop pour interprètes, ou encore ces home movies où l’on voit “Miss Death Trip” aux côtés de Garrel du temps où le couple habitait le fameux appartement-catafalque de la rue de Richelieu. P. Azoury, Libération, 9 août 2001

MERCREDI 10, 19H > SOIRÉE NICO, PRÉSENTÉE PAR BENOÎT BASIRICO, JOURNALISTE,

FONDATEUR DE cinezik.org

LA CICATRICE INTÉRIEURE

1972, 60 min

Réal., scénario Philippe Garrel | Avec Nico, Pierre Clémenti,

Philippe Garrel, Balthazar Clémenti, Daniel Pommereulle

Dans des paysages d’Égypte et d’Islande d’une étrange beauté, l’errance d’une femme, de deux hommes et d’un enfant.
«La Cicatrice intérieure est un chef-d’œuvre pour qui ne comprend pas l’allemand, paraît-il. Moi, je trouve ce film un chef-d’œuvre total. Je ne sais pas l’expliquer… Tout à coup, c’est toute l’Humanité, toute la Terre qui parle – La Terre dans le sens antique de Mère. Mais ce n’est pas la Terre qui parle, c’est l’Humus… C’est incroyable, tout y est. » Henri Langlois, avril 1972

SÉANCES : JE 04/04 - 17H15 | ME 10/04 - 21H | LU 15/04 - 19H

MERCREDI 10, 21h > SOIRÉE NICO, PRÉSENTÉ PAR BENOÎT BASIRICO,

JOURNALISTE, FONDATEUR DE cinezik.org

> SUIVIE D'UNE FIN DE SÉANCE EN MUSIQUE LIVE AVEC NATACHA COROLLER

LA MAISON DES BORIES

1970, 87 min
Réal. Jacques Doniol-Valcroze | Avec Marie Dubois,

Maurice Garrel, Mathieu Carrière

Julien Durras (Maurice Garrel, dans un beau rôle d’intellectuel rigoriste), un géologue réputé, Isabelle, sa femme plus jeune, et leurs deux enfants, vivent dans une bastide provençale. La vie pourrait s’écouler agréablement, mais Julien est un chercheur maussade et égoïste, qui exige, avec rudesse, le calme et la régularité dans tous les détails de la vie familiale.

«J’aime mon père, parce qu’il est des gens qui ont fait cette génération que j’admire. Dans ce film, il demande à son fils de douze ans de lui apporter son devoir de français, lequel est plein de fautes d’orthographe. Dans la manière dont il se moque de son fils en même temps qu’il le protège, il y a un peu de son attitude vis-à-vis de moi. […]» Philippe Garrel, in Fragments d’un journal, Cahiers du cinéma n° 447, septembre 1991
SÉANCES : ME 10/04 - 21H | SA 13/04 - 16H15