LUNDI 8 AVRIL
PHILIPPE GARREL À DIGNE, (PREMIER VOYAGE)
1975, 103 min
Réal. Gérard Courant | Collection Carnets filmés
Cet essai cinématographique est la captation de deux débats publics que le cinéaste Philippe Garrel a eu le 2 mai 1975 avec les spectateurs des rencontres cinématographiques. “Pour un autre cinéma”, à Digne dans les Alpes du Sud, à l’occasion de la présentation de cinq films : Le Révélateur, Le Lit de la Vierge, La Cicatrice intérieure, Les Hautes Solitudes et Un ange passe. Philippe Garrel répond aux questions des spectateurs et parle longuement de son travail avec ses comédiens.
SÉANCES : LU 08/04 - 15H30 | JE 11/04 - 19H
ACÉPHALE
1968, noir & blanc, 56 min
Réal. Patrick Deval | Avec Jacques Baratier, Michael Chapman,
Laurent Condominas, Patrick Deval, Christian Ledoux,
Édouard Niermans, Jacqueline Raynal, Eve Ridoux, Audrey Vipond
«Acéphale se déroule dans une sorte de no man’s land inhospitalier du 14e arrondissement et dans une station de métro désaffectée. Empruntant le titre de son film à la revue éponyme de Georges Bataille, Deval, tout comme Pommereulle, suggère le besoin de trouver de nouvelles perspectives pour une approche du monde au-delà du rationnel et fait allusion à l’expression populaire “Il faut changer de tête” d’une manière extrême, montrant au début du film un homme en train de se faire raser la tête au son d’une tronçonneuse, suggérant ainsila nécessité de faire table rase par tous les moyens. Il ne s’agit plus d’y arriver à force de jets de pierre et de banderoles dans les rues.» Sally Shafto
SUIVI DE VITE
SÉANCES : JE 04/04 - 19H | LU 08/04 - 17H
VITE
1970, couleur, 37 min
Réal. Daniel Pommereulle | Avec Mustapha, Daniel Pommereulle,
Charlie Urvois
«Tourné au Maroc, Vite cristallisait la profonde déception de Daniel Pommereulle. Aux côtés d’un jeune garçon arabe, dans un paysage désertique, il lance une attaque au vitriol contre le monde occidental, chantant et gesticulant comme pour faire se matérialiser la révolution par des incantations. L’on sent dans les images que Pommereulle souhaite aller bien plus loin encore qu’au Maroc, lorsqu’il montre des images de l’espace, merveilleuses d’austérité, filmées avec une caméra fixée à un télescope Questar, les insérant dans la séquence du désert. Ses images de la galaxie rappellent les premières photos de la Terre vue de l’espace, prises l’année précédente par la mission Apollo 8. D’autres membres du groupe restèrent en France, prenant acte de leur désillusion, désireux d’exprimer leur sentiment d’être des réfugiés dans leur propre pays.» Sally Shafto
SÉANCES : JE 04/04 - 19H | LU 08/04 - 17H
PHILIPPE GARREL À DIGNE, (SECOND VOYAGE)
1979, 56 min
Réal. Gérard Courant | Collection Carnets filmés
Le film est la captation sonore de la rencontre que le cinéaste fit avec le public des rencontres de Digne à l’issue de la projection de ses films Marie pour mémoire, Athanor, Voyage au jardin des morts et Le Bleu des origines. Philippe Garrel parle des cinéastes Jean-Luc Godard, Murnau, Eric Von Stroheim, les frères Lumière, Abel Gance, Roman Polanski, JacquesRivette, Andy Warhol, de la comédienne Anna Karina, des écrivains André Breton, Gabriele d’Annunzio, des psychanalystes Sigmund Freud et Jung ainsi que des comédiennes de ses films Nico, Zouzou et Maria Schneider.
PRÉCÉDÉ DE DROIT DE VISITE
SÉANCE : LU 08/04 - 17H30
DROIT DE VISITE
1965, 15 min
Réal., scénario Philippe Garrel | Avec Maurice Garrel, Guillaume
Laperrousaz, Francoise Reinberg
Un enfant retrouve son père et la maîtresse de son père tous les week-ends, alors qu’il habite chez sa mère...
Droit de visite, réalisé à 17 ans, est l’évocation du divorce de ses parents, thème qui reviendra à de multiples reprises dans son œuvre.
SÉANCES : LU 08/04 - 17H30 | MA 16/04 - 19H
DEUX FOIS
1968, noir & blanc, 72 min
Réal. Jackie Raynal | Avec Jackie Raynal, Francisco Viader, Oscar
«Deux fois, tourné à Barcelone, est devenu l’un des films du mouvement Zanzibar les plus connus et qui, en 1972, a obtenu le premier prix du festival d’Hyères. Le titre du film de Raynal est un clin d’oeil au “Il était une fois” des contes, et l’oeuvre revendique l’héritage surréaliste de Buñuel et de Cocteau, tout en faisant référence au proto-surréalisme de Pedro Calderon de la Barca, dramaturge du XVIIe siècle, citant par deux fois La vie est un songe.» Sally Shafto
PRÉCÉDÉ DE ZANZIBAR À SAINT-SULPICE
SÉANCES : LU 08/04 - 19H | MA 09/04 - 20H
ZANZIBAR À SAINT-SULPICE
1999, 9 min
Réal. Gérard Courant
Trente ans après leur révolution poético-cinématographique, les membres du groupe Zanzibar et quelques-uns de leurs amis se retrouvent au café de la Mairie, place Saint-Sulpice à Paris.
SÉANCES : JE 04/04 - 19H | LU 08/04 - 19H | MA 09/04 - 20H
LES MININSTÈRES DE L'ART
1988, 56 min
Réal., scénario Philippe Garrel
Les Ministères de l’art, film à la mémoire de son ami Jean Eustache et destiné à la télévision constitue une courte pause dans sa période narrative. Garrel défriche le travail, les interrogations, les moyens d’expression des auteurs. Eustache, Doillon, Akerman, tous se prêtent au jeu organisé par le cinéaste, rassembleur et père de famille.
«J’ai revu l’autre jour Les Ministères de l’art (1988) de Garrel. Eustache raconte comment Godard lui a donné de la pellicule pour tourner Le Père Noël a les yeux bleus, les factures qu’il a payé pour finir le film. La pellicule, c’était des chutes de Masculin Féminin. Garrel, qui se trouve vraiment à mi-chemin entre le cinéma d’hier et celui d’aujourd’hui, est un magnifique documentariste. » N.Klotz, lowlifefilm.com, avril 2011
SUIVI DE LE JEUNE CINÉMA : GODARD ET SES ÉMULES
SÉANCES : LU 08/04 - 19H | JE 11/04 - 15H
LE JEUNE CINÉMA : GODARD ET SES ÉMULES
1967, 44 min
Réal. Philippe Garrel
Jean-Luc Godard a ouvert au cinéma une voie que de nombreux jeunes suivent en réalisant, selon son exemple, des films libres et peu coûteux. De jeunes cinéastes parlent de lui, de son influence, de leurs problèmes : où s’arrête l’industrie, où commence l’expression? Le tout agrémenté d’extraits de films. Jean Eustache revient sur ses débuts cinématographiques et notamment sur Le Père Noël a les yeux bleus qu’il réalisa à partir de pellicules offertes par Jean-Luc Godard.
«Moi, ça me convient assez de me définir comme le disciple de Godard. C’est mon maître. Il arrive à faire des choses auxquelles je ne suis jamais arrivé.»
P. Garrel
SÉANCES : LU 08/04 - 19H | JE 11/04 - 15H
DU CÔTÉ DE CHEZ DONOVAN
1967, 15 min
Réal., Philippe Garrel | Les films de la série Bouton rouge
Philippe Garrel filme un récital de Donovan Leitch, chanteur pop écossais alors célèbre pour sa consommation de LSD, qui interprète cinq chansons. Garrel évite le concert et se concentre sur Donovan, cheveux longs, vêtu d’une cape brodée marocaine à capuche qui l’apparente à une sorte de troubadour psychédélique. Loin du concert rituel, le sujet brosse un portrait de petit prince élaborant un monde en chansons, qu’aucun plan de coupe sur l’audience (dont on entend les applaudissements) ne vient altérer.
SUIVI DE ANÉMONE
SÉANCES : LU 08/04 - 21H
PRÉSENTÉ PAR NICOLE BRENEZ
RONNIE ET LES MOTS
1967, 7 min
Réal., Philippe Garrel | Les films de la série Bouton rouge
Le chanteur français Ronnie Bird et une comédienne dont le personnage se prénomme Marielle (il s’agit peut-être de Marielle Evgrafoff), transpositions du couple formé par Jean-Pierre Léaud et Chantal Goya dans Masculin Féminin, transforment une chanson en sketch sur le langage des jeunes gens. Ronnie et les mots décline les façons d’utiliser une chanson : chantée ; dite ou lue sans musique ; récitée comme une rêverie… Un gros plan des deux comédiens face caméra, avec en off la voix de Ronnie, «je dis ça mais je pourrais dire autre chose», constitue l’articulation directe qui mène du réalisme abstrait de Masculin Féminin à l’abstraction sensuelle du Révélateur.
SUIVI DE ANÉMONE
SÉANCES : LU 08/04 - 21H
PRÉSENTÉ PAR NICOLE BRENEZ
LES WHO ENREGISTRENT
1967, 5 min
Réal., Philippe Garrel et et Michel Taittinger
| Les films de la série Bouton rouge
Ce sujet de la rubrique “Juke-Box” aurait pu n’être qu’un simple reportage sur l’enregistrement en studio de la chanson Pictures of Lily, écrite par Peter Townshend et consacrée à la masturbation infantile. Fétichisation des musiciens, plans en négatif, panoramiques filés, photographies d’enfants alternent. Mais un murmure très doux de Garrel vient conclure : «Au matin, les Who ont enregistré leur dernier 45 tours, l’histoire d’un petit garçon qui ne peut s’endormir sans une photo de Lily.»
SUIVI DE ANÉMONE
SÉANCES : LU 08/04 - 21H
PRÉSENTÉ PAR NICOLE BRENEZ
HANDA ET LA SOPHISTICATION
1967, 11 min
Réal., Philippe Garrel | Les films de la série Bouton rouge
Sans doute le film le plus marquant de la série, il s’agit d’un portrait d’un type sociologique émergent à l’époque, le dandy féminin (figure inenvisageable selon la charte masculine du dandysme baudelairien). Filmée en très gros plans et au moyen d’iris, Handa décrit ses passionnantes activités de consommatrice avertie… Handa fut l’un des modèles de Guy Peellaert, qui s’était inspiré des traits de Sylvie Vartan pour le personnage de Jodelle en 1966 et s’inspirera de Françoise Hardy pour Pravda la survireuse en 1968.
SUIVI DE ANÉMONE
SÉANCES : LU 08/04 - 21H
PRÉSENTÉ PAR NICOLE BRENEZ
ANÉMONE
1967, 52 min
Réal, scénario Philippe Garrel | Avec Anémone,
Pascal Laperrousaz, Maurice Garrel, Philippe Garrel
Quelques heures de la journée d’Anémone, une jeune fille dite “de bonne famille”, élève en classe de philosophie, qui rencontre un jeune homme peu loquace et bizarre avec lequel elle découvre l’amour physique.
«L’adolescence par elle-même, saisie au plus juste de ses fantasmes et de ses hantises, de ses gestes et de ses paroles, dans une lumière dramatique et troublante qui est déjà celle de la mémoire.» J-A Fieschi, Cahiers du cinéma, mai 1968
SÉANCES : LU 08/04 - 21H | MA 16/04 - 19H
PRÉSENTÉ PAR NICOLE BRENEZ
LA CHINOISE
1967, couleur, 90 min
Réal. Jean-Luc Godard | Avec Anne Wiazemsky,
Jean-Pierre Léaud, Michel Semeniako, Lex De Bruijn, Juliet Berto,
Omar Diop, Francis Jeanson
C’est l’aventure intérieure d’un groupe formé par quelques jeunes gens qui tentent d’appliquer à leur propre vie, en cet été parisien de 1967, les méthodes théoriques et pratiques au nom desquelles Mao Tsé-Toung a rompu avec “l’embourgeoisement” des dirigeants de l’URSS et des principaux PC occidentaux. L’aventure Zanzibar aura duré deux années. Deux années à faire des films comme des structures d’agression, des plans-séquences flamboyant comme des astres, des poème qui sont à la fois enfants et contemporains du Godard de La Chinoise.
SÉANCES : LU 08/04 - 21H | LU 15/04 - 17H