VENDREDI 12 AVRIL
LES HAUTES SOLITUDES
1974, 80 min
Réal., scénario Philippe Garrel | Avec Jean Seberg,
Laurent Terzieff, Tina Aumont, Nico
Le portrait d’une femme de quarante ans dans le silence de la solitude d’une ferme.
«Avec Les Hautes solitudes, Garrel atteint la perfection d’une œuvre musicale : ces variations en gros plans souvent fixes et de durée inégale, mais généralement fort longues, nous mettent en contact, de façon tout à fait physique (le côté physique étant accentué par le gros grain d’une belle image noir et blanc très contrastée) avec quelques visages (un homme et plusieurs femmes) traqués, persécutés, torturés par une caméra-œil impitoyable…» Gérard Frot-Coutaz, Cinéma, janvier 1975
SÉANCES : VE 12/04 - 15H | MA 16/04 - 19H
LE LIT DE LA VIERGE
1969, 105 min
Réal., scénario Philippe Garrel | Avec Pierre Clémenti, Zouzou,
Tina Aumont, Margareth Clémenti, Jean-Pierre Kalfon
Une femme est sur son lit au bord de la mer. Un jeune homme surgit des flots. Ils ont pour noms Marie et Jésus.
«Je crois qu’on voit clairement mon point de vue sur le mythe chrétien dans Le Lit de la Vierge, que j’ai réalisé un peu plus tard en 1969, c’est une parabole non-violente dans laquelle Zouzou incarne à la fois Marie et Marie-Madeleine tandis que Pierre Clémenti incarne le Christ, un Christ bien découragé et qui baisse les bras devant la méchanceté du monde. En dépit de sa nature allégorique, le film contient une dénonciation de la répression policière de 68, qui avait en général été bien comprise par les spectateurs de l’époque.» P. Garrel, in Une caméra à la place du coeur, 1992
SÉANCES : JE 04/04 - 21H | VE 12/04 - 16H30
LE BERCEAU DE CRISTAL
1975, 80 min
Réal. Philippe Garrel | Avec Nico, Dominique Sanda,
Anita Pallenberg, Margareth Clémenti
Instantané d’une génération désaccordée. Le berceau? L’art (la peinture de Pardo, la poésie de Nico, le Musée Langlois). Le cristal? Le froid (la poudre d’Anita Pallenberg, le silence qui précède le suicide). Toute vie est un processus de démolition. Le Berceau de cristal, c’est avant tout un voyage esthétique: «J’avais un ami peintre, Frédéric Pardo, qui faisait de la peinture psychédélique très dépouillée, j’ai vécu près de lui pendant un an et j’ai eu envie de faire un film par rapport à sa peinture.»
P. Garrel
SÉANCES : VE 05/04 - 15H30 | VE 12/04 - 19H
ARTAUD CITÉS / ATROCITÉS
2001, 47 min
Réal. André S. Labarthe
Profondément marqué par l’œuvre d’Antonin Artaud, comme il l’aura été par celle de Georges Bataille ou de Philippe Sollers, André S. Labarthe réalise, dans le cadre de la série documentaire “Un siècle d’écrivains”, un portrait sentimental du poète dont l’œuvre l’aura, selon ses propres mots, “transpercé comme un poignard”. Il rend hommage à cette figure incandescente de la littérature du siècle dernier, tout en indiquant par quoi il nous est, encore aujourd’hui, profondément actuel.
PRÉCÉDÉ DE FAIT DIVERS
SÉANCES : DI 07/04 - 15H | VE 12/04 - 19H
MERCREDI 12, 19H > SOIRÉE ANTONIN ARTAUD, EN PRÉSENCE DE ANDRÉ S. LABARTHE
FAIT DIVERS
1923, 25min
Réal. Claude Autant-Lara | avec Louise Lara, Antonin Artaud
Défini par Autant-Lara comme une “pochade”, Fait divers met en scène un triangle amoureux. Artaud y joue “Monsieur M”, l’amant qui finira assassiné par le mari jaloux. Jeune cinéaste avant gardiste, Claude Autant-Lara livre avec ce premier court-métrage un témoignage unique sur le caractère expérimental des recherches cinématographiques des années vingt: usage récurrent du gros plan, jeu sur les superpositions d’images, goût prononcé pour le contraste ombre/lumière – autant d’artifices qui étaient alors également travaillés par les milieux surréalistes et dont une cinéaste comme Germaine Dulac développera les effets dans le film qu’elle réalisera en 1927 sur un scénario d’Artaud, La Coquille et le clergyman.
SÉANCES : DI 07/04 - 15H | VE 12/04 - 19H | LU 15/04 - 19H30
VENDREDI 12, 19H > SOIRÉE ANTONIN ARTAUD, EN PRÉSENCE DE ANDRÉ S. LABARTHE
LA COQUILLE ET LE CLERGYMAN
1927, France, 40 min
Réal. Germaine Dulac | Scénario Antonin Artaud
Avec Alex Allin, Genica Athanasiou, Lucien Bataille
La Coquille et le Clergyman occupe une place importante dans l’histoire du cinéma : réalisé d’après un scénario d’Antonin Artaud, un an avant Un chien Andalou de Luis Buñuel, il est aujourd’hui considéré comme le premier film surréaliste. Sa première projection en 1928 au Studio des Ursulines provoqua un tumulte rare et le film fut entre autre rejeté par la censure anglaise : «Ce film est si obscur qu’il semble dénué de tout sens. Et si sens il y a, il est sans aucun doute inacceptable.» British Board of Film Censors, 1928
SÉANCES : VE 12/04 - 21H | LU 15/04 - 19H30
VENDREDI 12, 21H > SOIRÉE ANTONIN ARTAUD, CINÉ PROMENADE DANS L'ŒUVRE
D'ANTONIN ARTAUD ANIMÉE PAR DOMINIQUE PAÏNI
SUIVI D'UN CINÉ CONCERT
FILM ACCOMPAGNÉ EN DIRECT PAR LE GROUPE ONE LICK LESS
L’ENFANT SECRET
1979, 95 min
Réal., scénario Philippe Garrel | Avec Anne Wiazemsky, Henri de Maublanc, Elli Medeiros | Prix Jean-Vigo 1982
Jean-Baptiste, cinéaste, et Elie, comédienne, sont deux êtres à l’image de leur amour. Rongée par le mal de vivre, Elie se raccroche à son enfant, Swann.
«C’est comme si ce film autobiographique avait réussi à ne pas perdre le Nord sans oublier la trace de chaque étape. Bouts d’expérience sensorielle pure (toucher, avoir froid), actes dans leur sécheresse (l’électrochoc), moments sereins et furtifs. J’aime beaucoup la scène où Jean-Baptiste vraiment clochardisé allume le mégot qu’il vient de ramasser sous un banc. Je me suis dit que c’était Griffith ou Charlot qui revenaient pour quelques instants. Que Garrel avait filmé cette chose qu’on n’avait jamais vue: la tête des acteurs des films muets dans les moments où c’est le noir du carton, avec ses pauvres mots de lumière, qui occupe l’écran.» Serge Daney, Libération, 19 février 1983
SÉANCE : VE 12/04 - 21H