Ne me pince pas ! Je rêve...


Le surréalisme est un mouvement artistique qui réunit des peintres, photographes, cinéastes et
poètes comme André Breton, Max Ernst, Salvador Dalí, René Magritte, Juan Miró, Luis Buñuel, Man Ray, Louis Aragon, Paul éluard, Jacques Prévert, Giorgio de Chirico…
Dans les années 1920, les surréalistes voulaient libérer l’Art de toutes les règles: le temps,
l’espace, la réalité, le bien et le mal, le beau et le laid, etc. Ils pensaient que par cette libération,

leurs œuvres montreraient le fonctionnement réel de la pensée. Leur but était de permettre

à l’imagination d’être au pouvoir et au rêve de changer le monde ! Ils se passionnèrent pour

le cinéma, d’abord comme spectateurs, et réalisèrent quelques films magnifiques, étranges et déroutants.
Nous vous proposons de découvrir avec les enfants des films qui ont précédé, suivi ou

qui étaient contemporains du mouvement surréaliste, afin de faire avec eux l’expérience

d’un cinéma traversé d’une grande liberté et du désir de changer le monde.

KATIA ET LE CROCODILE

1966, Rép. Tchèque, 70 min, VF

Réal. Vera Plívová Simková et Jan Kucera | À partir de 5 ans

Dans la rue, Katia, brunette de 8 ans, sa clé accrochée au cou par une ficelle, rencontre un écolier qui lui confie les animaux de sa classe qu’il doit garder pendant les vacances : deux lapins, un petit singe, un étourneau qui parle, des souris blanches, une tortue et un bébé crocodile ! Katia ramène la ménagerie chez son grand-père, le violoniste. Minka, la petite sœur veut jouer avec les animaux et les laisse s’échapper…
Au moment du tournage de Katia et le crocodile, en 1966, la Tchécoslovaquie vit les heures agitées qui vont précéder le printemps de Prague. Un vent de liberté souffle sur le film à la fois dans la mise en scène (cadreurs-voltigeurs, montage au rythme varié, musique guillerette) et sur le propos: débordement des enfants, ville envahie de toute part, satire des personnes sérieuses et des institutions.
SÉANCES : ME 03/04 - 14H30 | SA 13/04 - 14h30

MERCREDI 3, 14H30 > CINÉ-PHILO AVEC BRIGITTE LABBÉ

“Le rêve peut-il changer le monde ?” : Un ciné-philo, c’est une discussion autour d’un film, en salle, pour apprendre à réfléchir, penser, échanger, écouter… Ce ciné-philo sera animé par Brigitte Labbé, auteur des livres pour enfants de la collection Goûter-philo (éd. Milan), des livres pleins d’idées pour discuter ensemble du possible et de l’impossible, de la réalité et du rêve,de la tristesse et la joie, de l’amour et l’amitié, de la paix et la guerre…

LA BOÎTE À MALICE

1993-95-99, Japon, 38 min, VF
Réal. Koji Yamamura | À partir de 3 ans

Quand on ouvre cette boîte à malice, on trouve des oiseaux espiègles, un petit chien et ses amis musiciens ou encore un crocodile hirsute qui a mal aux dents. Ces héros drôles, fantasques et poétiques sont nés de l’imagination de Koji Yamamura qui réalise ses films d’animation depuis l’âge de 13 ans! Né au Japon, ce réalisateur, auteur, scénariste et illustrateur de livres a fondé son propre studio : Yamamura Animation Inc. Il peut alors exploiter, en toute indépendance, la richesse de son imagination dans ses films courts, provoquer surprise et curiosité tant pour les jeunes spectateurs que pour les adultes.m était en dehors du radar, complètement incompréhensible pour ce pays-là et à ce moment-là.
SÉANCES : ME 03/04 - 15H | ME 10/04 - 14H15

LA BELLE ET LA BÊTE

1945, France, 96 min
Réal. Jean Cocteau | Avec Josette Day, Jean Marais
À partir de 6 ans

Il était une fois un marchand ruiné qui vivait avec ses trois filles, les orgueilleuses Félicie et Adélaïde ainsi que la bonne et douce Belle. Son fils Ludovic, un chenapan, avait pour ami Avenant, amoureux de Belle. Un soir, le marchand se perd dans la forêt et vole, pour l’offrir à Belle, une des roses du domaine de la Bête. Surpris, la Bête, lui explique qu’il aura la vie sauve à condition qu’une de ses filles consente à mourir à sa place. Pour sauver son père, Belle se rend chez la Bête…
Jean Cocteau réalise en pleine guerre et quasi au péril de sa vie, un des films les plus poétiques, merveilleux, libres et inventifs du cinéma de l’époque. Ce chef-d’oeuvre nous transporte dans un univers merveilleux, proche du surréalisme, où la poésie et la beauté dépassent les règles classiques de la mise en scène cinématographique.
SÉANCES : SA 06/04 - 15H | ME 10/04 - 14H15

LE DICTATEUR

1940, É.-U., 126 min
Réal. Charles Chaplin | Avec Charles Chaplin, Paulette Goddard

À partir de 9 ans

La guerre de 14-18. Sur le front, un soldat de Tomanie, le barbier juif qui a tout de Charlot, et rien d’un héros, sauve pourtant le colonel Schultz puis perd la mémoire dans un accident à ses côtés. Toujours amnésique, il s’échappe de l’hôpital et réussit à retrouver sa boutique dans le ghetto. Ignorant tout de la politique antisémite de son sosie, le dictateur Hynkel, il tente d’effacer une inscription “juif” sur sa vitrine et est embarqué par les S.S. Le Dictateur a permis à Chaplin de se surpasser dans la satire burlesque et de signer une œuvre d’une rare intelligence et d’une réelle aud ce. Chaplin était admiré par les surréalistes pour son h mour et son goût de la subversion. Ils voyaient dans son personnage de Charlot, l’incarnation d’un être surréaliste : subversif, en lutte contre les forces de l’ordre, de la mor le “petite-bourgeoise”, avide de liberté absolue, poète souvent amoureux, aux exploits comiques irréels. Ils aimaient avec tout autant d’admiration le travail de Buster Keaton ou les Marx Brothers.
SÉANCE : DI 14/04 - 15H

JOURNÉES COLLÈGES ET LYCÉES

 

Le Festival Théâtres au cinéma propose deux journées pour les collégiens
et les lycéen
s, en partenariat avec les Cinémas indépendants parisiens,
l’Association des cinémas de Recherche d’Île-de-France et Cinémas 93.

Le jeudi 4 avril sera consacré aux nouvelles vagues du cinéma français,

de Jean-Luc Godard à Philippe Garrel, et le vendredi 5 avril au surréalisme,

de la naissance du mouvement à ses résonances au cinéma.

Ces journées seront encadrées par des intervenants qui accompagneront les élèves

dans leurs découvertes et réflexions sur la mise en scène, le genre, la naissance
d’un mouvement ou encore les filiations cinématographiques.

PIERROT LE FOU

1965, 115 min
Réal. Jean-Luc Godard | Avec Jean-Paul Belmondo
et Anna Karina

Ferdinand Griffon vit avec sa femme et ses enfants. Un soir, alors qu’il revient d’une désolante soirée mondaine chez ses beaux-parents, il se rend compte que la baby-sitter venue garder ses enfants est un ancien flirt, Marianne. Il décide de tout quitter et de partir avec elle vers le sud de la France, dans un grand périple où se mêleront trafic d’armes, complots politiques, rencontres incongrues, mais aussi des pauses bucoliques et des déchirements amoureux.

JEUDI 4, 9H30 > JOURNÉE NOUVELLES VAGUES, ENCADRÉE PAR MARTIN DROUOT, RÉALISATEUR, SCÉNARISTE ET CRITIQUE DE CINÉMA

LA BOULANGÈRE DE MONCEAU

1963, 26 min
Réal. Éric Rohmer | Avec Barbet Schroeder, Claudine Soubrier

Premier des Six Contes moraux, La Boulangère de Monceau raconte l’histoire d’un jeune étudiant qui fréquente assidûment une boulangerie, dont la vendeuse lui témoigne de l’intérêt. Au fil des achats,il va se décider à lui demander un rendez-vous.
JEUDI 4, DE 14H à 16H > CINÉ-CONFÉRENCE LES NOUVELLES VAGUES + FILMS, AVEC MARTIN DROUOT

 

 

L'AMOUR EXISTE

1960, 21 min
Réal. Maurice Pialat

«Longtemps j’ai habité la banlieue. Mon premier souvenir est un souvenir de banlieue. Aux confins de ma mémoire, un train de banlieue passe, comme dans un film. La mémoire et les films se remplissent d’objets qu’on ne pourra plus jamais appréhender.»
Maurice Pialat
JEUDI 4, de 14H à 16H > CINÉ-CONFÉRENCE LES NOUVELLES VAGUES + FILMS, AVEC MARTIN DROUOT

 

LES ENFANTS DÉSACCORDÉS

1964, 15 min

Réal., scénario Philippe Garrel | Avec Christiane Pérez,

Pascal Roy, Maurice Garrel

Deux adolescents fugueurs se croisent et vivent quelques instants loin de tout, entre désillusion et derniers feux de l’enfance. Premier film magnifique de Philippe Garrel, âgé alors de 19 ans.
JEUDI 4, de 14H à 16H > CINÉ-CONFÉRENCE LES NOUVELLES VAGUES + FILMS, AVEC MARTIN DROUOT

 

 

UN CHIEN ANDALOU

1929, 16 min
Réal. Luis Buñuel et Salvador Dalí

«En arrivant chez Dalí, à Figueras, invité à passer quelques jours, je lui racontais que j’avais rêvé, peu de temps auparavant, d’un nuage effilé coupant la lune et d’une lame de rasoir fendant un oeil. De son côté, il me raconta qu’il venait de voir en rêve, la nuit précédente, une main pleine de fourmis. Il ajouta: et si nous faisions un film, en partant de ça?» Luis Buñuel
VENDREDI 5, 9H30 > MATINÉE CINÉMA ET SURRÉALISME,

CINÉ-CONFÉRENCE AVEC WILFRIED JUDE, RÉALISATEUR

ET INTERVENANT SUR L'ÉDUCATION À L'IMAGE

LES POSSIBILITÉS DU DIALOGUE

1982, 12 min
Réal. Jan Švankmajer

Le film se divise en trois séquences réalisées à l’aide de la technique d’animation image par image, qui montrent les rencontres de formes, têtes, corps composés de matières, objets, végétaux… «Le travail d’animation image par image de Jan Švankmajer emploie des objets familiers, banals, d’une façon profondément dérangeante. (…) Ses films me laissent toujours des sentiments mêlés, mais ils contiennent tous des moments qui me touchent vraiment; des moments qui évoquent le spectre cauchemardesque consistant à voir des choses du quotidien prendre vie de façon inattendue.» Terry Gilliam
VENDREDI 5, 9H30 > MATINÉE CINÉMA ET SURRÉALISME, CINÉ-CONFÉRENCE AVEC WILFRIED JUDE, RÉALISATEUR ET INTERVENANT SUR L'ÉDUCATION À L'IMAGE

AFTER HOURS

1986, USA, 98 min, VOSTF
Réal. Martin Scorsese | Avec Griffin Dunne, Rosanna Arquette
Prix de la mise en scène, Festival de Cannes 1986

Paul, informaticien sans histoire, rencontre Marcy un soir dans un fast-food. Il la rappelle peu après et elle l’invite à venir dans son loft à Soho qu’elle partage avec une artiste. Paul ne sait pas encore qu’il s’apprête à passer la nuit la plus mouvementée de sa vie… Avec After Hours, Scorsese dresse un portrait de New York dans ce qu’il a de plus imprévisible et même dérangeant. C’est presque une descente aux enfers pour ce garçon bien rangé de l’Upper West Side qui descend à Soho, opposition de deux quartiers, de deux mondes différents. After Hours est remarquable par son montage et sa mise en scène, avec une caméra très mobile, mettant en relief beaucoup de détails qui alimentent l’étrange et le saugrenu. Scorsese fait preuve de virtuosité sur certaines scènes. After Hours est également le titre d’un standard du jazz et aussi le titre d’une chanson chantée par Nico (sur le troisième album du Velvet Underground).
VENDREDI 5, 14H > CINÉMA ET SURRÉALISME