DIMANCHE 7 AVRIL

FAIT DIVERS

1923, 25min
Réal. Claude Autant-Lara | avec Louise Lara, Antonin Artaud

Défini par Autant-Lara comme une “pochade”, Fait divers met en scène un triangle amoureux. Artaud y joue “Monsieur M”, l’amant qui finira assassiné par le mari jaloux. Jeune cinéaste avant gardiste, Claude Autant-Lara livre avec ce premier court-métrage un témoignage unique sur le caractère expérimental des recherches cinématographiques des années vingt : usage récurrent du gros plan, jeu sur les superpositions d’images, goût prononcé pour le contraste ombre/lumière – autant d’artifices qui étaient alors également travaillés par les milieux surréalistes et dont une cinéaste comme Germaine Dulac développera les effets dans le film qu’elle réalisera en 1927 sur un scénario d’Artaud, La Coquille et le clergyman.

SUIVI DE AUTOUR DE LA FIN DU MONDE + ARTAUD CITÉ / ATROCITÉS
SÉANCES : DI 07/04 - 15H | VE 12/04 - 19H | LU 15/04 - 19H30

AUTOUR DE LA FIN DU MONDE

1930, 15 min
Réal. Eugène Deslaw | Avec Abel Gance, Antonin Artaud,

Sylvia Grenade, Gina Manès

«Quelques bouts d’essais tournés par Gance lors de la préparation de La Fin du monde (1930), récemment restaurés en France. On y voit – et entend, c’est une première – un Artaud plus vrai que nature, hurlant de sa voix stridente, les yeux révulsés, le corps tendu à l’extrême. Pour la seule fois de sa carrière d’acteur, il aurait dû y tenir le rôle principal, celui de Novalic, sorte de héros messianique. Mais l’affaire tourna court, sans doute à cause de l’aversion qu’Artaud éprouvait envers le cinéma parlant.» Pierre Daum, Next Libération, 18 déc 2002

SÉANCES : DI 07/04 - 15H | LU 15/04 - 19H30

ARTAUD CITÉ / ATROCITÉS

2001, 47 min
Réal. André S. Labarthe

Profondément marqué par l’œuvre d’Antonin Artaud, comme il l’aura été par celle de Georges Bataille ou de Philippe Sollers, André S. Labarthe réalise, dans le cadre de la série documentaire “Un siècle d’écrivains”, un portrait sentimental du poète dont l’oeuvre l’aura, selon ses propres mots, “transpercé comme un poignard”. Il rend hommage à cette figure incandescente de la littérature du siècle dernier, tout en indiquant par quoi il nous est, encore aujourd’hui, profondément actuel.

SÉANCES : DI 07/04 - 15H | VE 12/04 - 19H

DE LA BOUCHE DU CHEVAL

2011, 90 min
Réal. et production Huguette Maillard-Garrel

«Maurice Garrel était un comédien de théâtre, de cinéma. De vie surtout. Conteur né, facétieux, mystérieux, c’est ainsi qu’il nous apparaît dans De la bouche du cheval, portrait affectueux d’Huguette Maillard-Garrel. Son film vogue au hasard ou flâne hors des sentiers battus – sur le tournage d’un téléfilm de Josée Dayan, sur une plage déserte – Maurice, en passager clandestin âgé mais toujours vaillant, y raconte sa traversée si particulière du siècle, du Maroc à la guerre, du théâtre aux marionnettes, du cinéma de son fils Philippe à la peinture. Sacré lascar !»
Jacques Morice

PRÉCÉDÉ DE LE FEU, LE SANG, LES ÉTOILES

DIMANCHE 7, 15H > HOMMAGE À MAURICE GARREL

EN PRÉSENCE DE LA RÉALISATRICE HUGUETTE MAILLARD-GARREL

LE FEU, LE SANG, LES ÉTOILES

2008, 15 min
Réal. Caroline Deruas | Avec Lena Garrel, Maurice Garrel et

Caroline Deruas

«La réalisatrice se met en scène avec sa petite fille au lendemain de la victoire de “la droite dure” (ainsi que titrait L’Humanité) à l’élection présidentielle de 2007. Les larmes de Caroline coulent dans le prologue, comme coule le sang sur les pavés dans une saisissante séquence de suicides collectifs, une jeunesse hébétée décidant, dans un sursaut romantique, d’en finir avec les “mangeurs de rêves”. Cette parenthèse désespérée et allégorique est encadrée par le sursaut libertaire d’une première partie infusée de pop culture (la musique punk, la danse et le droit à la paresse comme manifeste liminaire) et par un apaisement générationnel où le film – dans une belle séquence de “passage” entre Lena Garrel et son grand-père, Maurice – se pare d’optimisme, confiant dans la belle jeunesse incarnée par sa vibrionnante petite twisteuse. Le Feu, le Sang, les étoiles est un film discrètement autobiographique et une grande part de sa réussite vient de cette manière généreuse qu’a une mère d’y filmer sa fille, belle comme la promesse d’un sursaut, de la révolte et des luttes à venir… » S. Kahn, Bref n° 106

DIMANCHE 7, 15H > HOMMAGE À MAURICE GARREL

EN PRÉSENCE DE LA RÉALISATRICE HUGUETTE MAILLARD-GARREL

LIBERTÉ LA NUIT

1983, 80 min
Réal. Philippe Garrel | Avec Emmanuelle Riva, Maurice Garrel,

Christine Boisson

«Dans Liberté, la nuit, il y a un homme qui aide le FLN pendant la guerre d’Algérie, il y a sa femme dont il se sépare dans un déchirement et qui va être abattue par l’OAS, il y a l’amour fou qu’il vit avec une autre femme, jeune, dans une échappée lyrique vers la mer et vers la mort. Cet homme, c’est Maurice Garrel ; dans le resurgissement de la figure du père, Garrel se risque plus que tout autre en filmant le sien. Tout le film, magnifiquement, lui est dédié, entièrement fait sur lui, sur son visage doux et buriné, noyé et douloureux, pour s’arracher à son propre reflet, raviver pour la cicatriser la blessure historique dont il est porteur, revenir à son origine pour mieux repartir.» M. Chevrie, Cahiers du cinéma n° 360/361, été 1984
SÉANCES : VE 05/04 - 12H | DI 07/04 - 17H | JE 11/04 - 21H

DIMANCHE 7, 17H > HOMMAGE À MAURICE GARREL, EN PRÉSENCE DE PHILIPPE GARREL,

CHRISTINE BOISSON ET (SOUS-RÉSERVE) EMMANUELLE RIVA

LA VÉRITABLE HISTOIRE D'ARTAUD LE MOMO

1994, 170 min
Réal. Jérôme Prieur, Gérard Mordillat

Antonin Artaud, après sept ans d’internement à l’asile de Rodez, revient à Paris, en 1946. Il y meurt en 1948. à travers des témoignages intimes apparaît le portrait complexe de l’homme ainsi que des points-clés de ses réflexions, textes, regards sur le monde. Le film est une enquête de l’intérieur qui joue sur la présence absence d’Artaud et sur le rapport très passionnel qu’il avait avec quelques proches. Avec les témoignanges de Henri et Colette Thomas, Marthe Robert, Paule Thévenin, Rolande Prevel, Marc Barbezat, son éditeur.

SÉANCE : DI 07/04 - 17H

LE PASSAGER

2006, 85 min
Réal. Éric Caravaca | Avec Éric Caravaca, Julie Depardieu,

Vincent Rottiers, Maurice Bénichou, Maurice Garrel

Un homme apprend la mort de son frère, part pour la région de Marseille reconnaître le corps, récupère les affaires du défunt et, au lieu de retourner chez lui à Paris, reste sur place pour recomposer les morceaux épars d’une fraternité disparue. Un deuil, une fraternité qui s’avorte, des paysages d’enfance revisités et une petite poignée de personnages simples et forts qui ont tous une fraction de “vérité” à révéler sans pour autant qu’aucun ne soit capable de formuler une introuvable vérité générale et valable pour tous.
SÉANCES : DI 07/04 - 19H30 | ME 10/04 - 19H

DIMANCHE 7, 19H30 > HOMMAGE À MAURICE GARREL

EN PRÉSENCE DE ÉRIC CARAVACA

MARAT-SADE

1967, GB, 116 min, VOSTF
Réal. Peter Brook | avec Glenda Jackson, Patrick Magee,

Freddie Jones

Interné à l’asile psychiatrique de Charenton, le Marquis de Sade reconstruit avec les “fous” de l’établissement, l’assassinat du révolutionnaire Marat par Charlotte Corday... Adapté d’une pièce de Peter Weiss que Peter Brook avait mise en scène avec un énorme succès l’année précédente pour la Royal Shakespeare Company, Marat-Sade reste une œuvre intense aux multiples significations. Un grand moment de théâtre devenu un grand moment de cinéma. Le Marat-Sade porté au cinéma par Peter Brook est donc l’occasion d’expériences multiples et à plusieurs niveaux – notamment formelles : il prolonge par là son travail sur le théâtre de la cruauté, dans un cadre qui l’incarne symboliquement à la perfection. La mise en scène de la folie, thème surréaliste cher à Artaud, est un cas d’école pour Peter Brook.
SÉANCES : DI 07/04 - 20H | LU 15/04 - 17H15

LE CINÉMA DU DIABLE À L'ESPACE KIASMA

Conception Alex Pou | Avec Sharif Andoura | Durée 60 min

Soirée autour de Jean Epstein, contemporain d’Antonin Artaud, autour de son film Le Tempestaire (1947). Une heure dans la nuit à chercher le diable, à chercher s’il existe, où il se cache, où il se manifeste...
Pour reprendre le titre du livre écrit par Jean Epstein, Le cinéma du diable édité en 1947, cette soirée sera présentée comme un film en direct et dont le montage s’articulera autour de textes, de sons et d’images qui introduiront le film Le Tempestaire, tourné la même année que la sortie du livre. Ce livre comme cette soirée est un projet d’enquête autour de la naissance du cinéma, de son invention, et de son pouvoir à piéger (diaboliquement) les événements, les transformant ainsi en mensonges, récits, cauchemars, rêves.

DIMANCHE 7, 17H > FESTIVAL HORS LES MURS, ESPACE KHIASMA / LE CINÉMA DU DIABLE

ENTRÉE LIBRE

L’Espace Khiasma - 15 rue Chassagnolle, 93260 Les Lilas - 01 43 60 69 72
www.khiasma.net | resa@khiasma.net