LUNDI 15 AVRIL

L'ABOLITION DE L'ART

1968, 14 min
Réal. Alain Jouffroy

Réalisé en 1968, cet unique film de l’écrivain, artiste, poète et critique d’art Alain Jouffroy préfigure la radicalité de Mai. L’Abolition de l’art constitue une attaque en règle contre le culte de l’art et sa spécialisation, les figures du pouvoir et de la patrie. Alain Jouffroy a dirigé la revue XXe siècle, fondé Opus, la revue d’art internationale publiée par Georges Fall et publié de nombreux textes et livres sur l’avant-garde.
PRÉCÉDÉ DE DÉTRUISEZ-VOUS
SÉANCES : VE 05/04 - 19H | LU 15/04 - 15H

DÉTRUISEZ-VOUS

1968, couleur et noir & blanc, 75 min
Réal. Serge Bard | Avec Serge Bard, Caroline de Bendern, Juliette Berto, Thierry Garrel,

Alain Jouffroy, Olivier Mosset, Jacques Robiolles

«Empruntant à La Chinoise une intrigue minimaliste, Détruisez vous raconte l’expulsion de Thierry (Thierry Garrel) d’une cellule révolutionnaire dirigée par le critique d’art et poète marxiste Alain Jouffroy, lui-même mentor de plusieurs membres du mouvement Zanzibar, et qu’on retrouve ici dans un rôle de pater familias. Le principal protagoniste en est cependant Caroline (de Bendern), errant sans but pendant toute la durée du film. Dans une scène, Jouffroy, debout dans un amphithéâtre, énumère les différents points d’un programme inspiré du personnage militant d’Anne Wiazemsky dans La Chinoise. » Sally Shafto
SÉANCES : VE 05/04 - 19H | LU 15/04 - 15H

EL TOPO

1970, Mexique, 125 min, VOSTF
Réal. Alexandro Jodorowsky | Avec Alejandro Jodorowsky,
Brontis Jodorowsky, Robert John

«El Topo est un western baroque et sanglant, mais aussi un trip métaphysique qui ne lésine pas sur les hommages à Glauber Rocha, Sergio Leone, Pasolini, plus Tod Browning et le théâtre de la cruauté d’Artaud, dans un mélange de mysticisme pop et de religiosité latine qui rencontre un succès monstre auprès des hippies du monde entier.» Olivier Père
SÉANCES : MA 09/04 - 18H45 | LU 15/04 - 15H

LA CHINOISE

1967, couleur, 90 min
Réal. Jean-Luc Godard | Avec Anne Wiazemsky,

Jean-Pierre Léaud, Michel Semeniako, Lex De Bruijn, Juliet Berto,
Omar Diop, Francis Jeanson

C’est l’aventure intérieure d’un groupe formé par quelques jeunes gens qui tentent d’appliquer à leur propre vie, en cet été parisien de 1967, les méthodes théoriques et pratiques au nom desquelles Mao Tsé-Toung a rompu avec “l’embourgeoisement” des dirigeants de l’URSS et des principaux PC occidentaux. L’aventure Zanzibar aura duré deux années. Deux années à faire des films comme des structures d’agression, des plans-séquences flamboyant comme des astres, des poème qui sont à la fois enfants et contemporains du Godard de La Chinoise.
SÉANCES : LU 08/04 - 21H | LU 15/04 - 17H

MARAT-SADE

1967, GB, 116 min, VOSTF
Réal. Peter Brook | avec Glenda Jackson, Patrick Magee,

Freddie Jones

Interné à l’asile psychiatrique de Charenton, le Marquis de Sade reconstruit avec les “fous” de l’établissement, l’assassinat du révolutionnaire Marat par Charlotte Corday... Adapté d’une pièce de Peter Weiss que Peter Brook avait mise en scène avec un énorme succès l’année précédente pour la Royal Shakespeare Company, Marat-Sade reste une œuvre intense aux multiples significations. Un grand moment de théâtre devenu un grand moment de cinéma. Le Marat-Sade porté au cinéma par Peter Brook est donc l’occasion d’expériences multiples et à plusieurs niveaux – notamment formelles: il prolonge par là son travail sur le théâtre de la cruauté, dans un cadre qui l’incarne symboliquement à la perfection. La mise en scène de la folie, thème surréaliste cher à Artaud, est un cas d’école pour Peter Brook.
SÉANCES : DI 07/04 - 20H | LU 15/04 - 17H15

HOME MOVIE AUTOUR DU LIT DE LA VIERGE

1968, couleur et noir & blanc, 30 min

Réal. Frédéric Pardo | Avec Tina Aumont, Pierre-Richard Bré,

Pierre Clémenti, Philippe Garrel, Jean-Pierre Kalfon,

Babette Lamy, Zouzou

«Philippe Garrel parle toujours de l’importance de la peinture pour son cinéma, et en particulier de la peinture de son ami de longue date, Frédéric Pardo. Dans ce film, Pardo montre le cercle de Garrel au Maroc sur le tournage du Lit de la Vierge.
Les vedettes du film de Garrel sont Pierre Clémenti et Zouzou, mais ici ce sont plutôt les acteurs périphériques qui occupent le devant de la scène : Pierre-Richard Bré en cabotin, Jean-Pierre Kalfon, Didier Léon, Babette Lamy, Anémone et surtout la lumineuse Tina Aumont, la petite amie de Frédéric à l’époque. Le film est silencieux, mais pas pour autant muet, car tout au long du film on voit les personnages jouant de la musique. La vision romantique et onirique de ce film là se rapproche des peintres anglais “les pré-raphaëlites” au XIXe siècle qui vivaient en communauté en vase clos. L’équivalent Zanzibar du Chelsea Girls de Warhol, le “Home Movie” de Frédéric Pardo est une célébration mystique de la vie.» Sally Shafto
SUIVI DE LA RÉVOLUTION N'EST QU'UN DÉBUT, CONTINUONS + LA CICATRICE INTÉRIEURE
SÉANCES : JE 04/04 - 17H15 | LU 15/04 - 19H

LA RÉVOLUTION N'EST QU'UN DÉBUT, CONTINUONS

1968, couleur, 23 min, sans dialogue
Réal. Pierre Clémenti | Avec Yves Beneyton, Balthazar Clémenti,

Margareth Clémenti, Jean-Pierre Kalfon, Valérie Lagrange

Réalisé entre Rome et Paris en mai et juin 1968, lorsque Pierre Clementi tournait dans Partner de Bernardo Bertolucci, ce film, confié à son ami Frédéric Pardo, a sombré dans l’oubli total pendant plus de vingt ans. Il a été confié par Frédéric Pardo à l’historienne Sally Shafto en 1999, lors de ses recherches sur les films Zanzibar.
SÉANCES : VE 05/04 - 21H | LU 15/04 - 19H

LA CICATRICE INTÉRIEURE

1972, 60 min

Réal., scénario Philippe Garrel | Avec Nico, Pierre Clémenti,

Philippe Garrel, Balthazar Clémenti, Daniel Pommereulle

Dans des paysages d’Égypte et d’Islande d’une étrange beauté, l’errance d’une femme, de deux hommes et d’un enfant.
«La Cicatrice intérieure est un chef-d’œuvre pour qui ne comprend pas l’allemand, paraît-il. Moi, je trouve ce film un chef-d’œuvre total. Je ne sais pas l’expliquer… Tout à coup, c’est toute l’Humanité, toute la Terre qui parle – La Terre dans le sens antique de Mère. Mais ce n’est pas la Terre qui parle, c’est l’Humus… C’est incroyable, tout y est. » Henri Langlois, avril 1972
SÉANCES : JE 04/04 - 17H15 | ME 10/04 - 21H | LU 15/04 - 19H

FAIT DIVERS

1923, 25min
Réal. Claude Autant-Lara | avec Louise Lara, Antonin Artaud

Défini par Autant-Lara comme une “pochade”, Fait divers met en scène un triangle amoureux. Artaud y joue “Monsieur M”, l’amant qui finira assassiné par le mari jaloux. Jeune cinéaste avant gardiste, Claude Autant-Lara livre avec ce premier court-métrage un témoignage unique sur le caractère expérimental des recherches cinématographiques des années vingt : usage récurrent du gros plan, jeu sur les superpositions d’images, goût prononcé pour le contraste ombre/lumière – autant d’artifices qui étaient alors également travaillés par les milieux surréalistes et dont une cinéaste comme Germaine Dulac développera les effets dans le film qu’elle réalisera en 1927 sur un scénario d’Artaud, La Coquille et le clergyman.

SUIVI DE AUTOUR DE LA FIN DU MONDE + LA COQUILLE ET LE CLERGYMAN
SÉANCES : DI 07/04 - 15H | VE 12/04 - 19H | LU 15/04 - 19H30

AUTOUR DE LA FIN DU MONDE

1930, 15 min
Réal. Eugène Deslaw | Avec Abel Gance, Antonin Artaud,
Sylvia Grenade, Gina Manès

«Quelques bouts d’essais tournés par Gance lors de la préparation de La Fin du monde (1930), récemment restaurés en France. On y voit – et entend, c’est une première – un Artaud plus vrai que nature, hurlant de sa voix stridente, les yeux révulsés, le corps tendu à l’extrême. Pour la seule fois de sa carrière d’acteur, il aurait dû y tenir le rôle principal, celui de Novalic, sorte de héros messianique. Mais l’affaire tourna court, sans doute à cause de l’aversion qu’Artaud éprouvait envers le cinéma parlant.» Pierre Daum, Next Libération, 18 déc 2002
SÉANCES : DI 07/04 - 15H | LU 15/04 - 19H30

LA COQUILLE ET LE CLERGYMAN

1927, France, 40 min
Réal. Germaine Dulac | Scénario Antonin Artaud
Avec Alex Allin, Genica Athanasiou, Lucien Bataille

La Coquille et le Clergyman occupe une place importante dans l’histoire du cinéma : réalisé d’après un scénario d’Antonin Artaud, un an avant Un chien Andalou de Luis Buñuel, il est aujourd’hui considéré comme le premier film surréaliste. Sa première projection en 1928 au Studio des Ursulines provoqua un tumulte rare et le film fut entre autre rejeté par la censure anglaise : «Ce film est si obscur qu’il semble dénué de tout sens. Et si sens il y a, il est sans aucun doute inacceptable.» British Board of Film Censors, 1928

SÉANCES : VE 12/04 - 21H | LU 15/04 - 19H30

HOME MOVIE

1969, couleur, 150 min
Réal. Pierre-Richard Bré | Film retrouvé, inédit

Pierre-Richard Bré (qui fut, dans sa jeunesse, un protégé de Jean Douchet aux Cahiers du cinéma et un proche des Mac-Mahoniens) a filmé Home Movie avec une des premières caméras Super 8 (qui lui a été confiée soit par Olivier Mosset soit par Jean Mascolo) pendant le tournage au Maroc du Lit de la Vierge fin 1968. Bré a filmé tout au long du tournage, du décollage en France à l’arrivée à Casablanca. Il suit l’équipe de Garrel à Marrakech et ensuite aux environs de Ouarzazate, pour terminer dans le sud du Maroc dans le désert avec la visite du cinéaste britannique Donald Cammell (les dernières images sont de lui). La dernière bobine de Home Movie fut filmée avec un appareil différent des premières bobines, une Beaulieu : l’image est plus nette, l’optique meilleure.
SÉANCES : VE 05/04 - 16H15 | LU 15/04 - 21H

EN COMPAGNIE D'ANTONIN ARTAUD

1993, 90 min
Réal. Gérard Mordillat | Scénario Gérard Mordillat, Jerôme Prieur

Avec Marc Barbé, Sami Frey, Valérie Jeannet,

Charlotte Valandrey, Julie Jézéquel

Mai 1946 : après neuf ans d’internement, Antonin Artaud sort enfin de l’asile de Rodez pour revenir à Paris parmi les siens. Ce jour est l’illumination de Jacques Prevel. Jeune poète, il va suivre Artaud dans ses pérégrinations... Dans cette étonnante “biographie” inspirée, Gérard Mordillat signe avec Jérôme Prieur, son complice, un film rugueux comme peut l’être l’écriture, libre comme la poésie...
SÉANCES : MA 09/04 - 15H15 | DI 14/04 - 15H | LU 15/04 - 21H